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Ensuite, avec l’instauration du système colonial véritable, l’encadrement de l’espace et des hommes se renforce peu à peu, notamment afin de geler l’ancienne mobilité des groupes ethniques en les territorialisant. La Constitution de 2006 permettra-elle ou non d’encadrer ces tendances centrifuges, et de reconstruire l’unité du pays ? Mémoire défaillante des peuples ? Carte n° 2 : 1963 – « Provincettes » de la République Démocratique du Congo. On peut donc craindre sérieusement que s’instaurent aux divers niveaux autant de républiquettes et même de petites monarchies enchevêtrées, dont les prérogatives incertaines et les ambitions concurrentes ne peuvent que multiplier les conflits. Encore s’agit-il d’un minimum, car l’effectif des étrangers, gonflé d’une immigration surtout rwandaise, reste à ce jour inconnu. La politique du ventre. POURTIER R., 2008, « Reconstruire le territoire pour reconstruire l’État : la RDC à la croisée des chemins », in Nouveau voyage au Congo : les défis de la reconstruction, Afrique contemporaine. En ce temps de crépuscule du mobutisme, les forces centrifuges semblent devoir l’emporter sur les facteurs d’intégration – et à cet égard la Conférence nationale souveraine de 1990-92 n’arrange rien. S’y articulent les 22 districts existants, divisés en territoires, eux-mêmes subdivisés en secteurs. Le but est de rapprocher l’administration des administrés. Kinshasa, CEPAS. Dans les forêts claires et savanes du pourtour, elles se structuraient en royaumes plus ou moins vastes : au sud ceux des Kongo, des Yaka, des Luba, ou l’empire Lunda ; à l’est les royaumes des Grands Lacs, tel le Rwanda ; au nord, les royaumes (non bantous) des Zande et des Mangbetu. Dallas, Tex. Bien que consacrées par la Constitution dite de Luluabourg (1964), elles n’auront guère eu, au demeurant, le loisir d’exister. Et de fait, tout au long des conflits récents, c’est une situation d’autonomie (et d’autofinancement) de facto qui s’était installée dans les zones tenues par les diverses milices (dans l’Ituri et au Kivu notamment). La RDC continue donc d’exister vaille que vaille, et seules quelques créations dispersées de districts ou de territoires suggèrent que les tensions ethniques, localement affûtées par la guerre étrangère, et plus généralement manipulées au grand jour dans l’arène politique, poussent non pas à un éclatement véritable du pays, mais au moins à sa recomposition territoriale. Ethnologue: Languages of the World, Fifteenth edition. The purpose of this article is to question the recent regionalization of a quasi federal type which has been chosen by the DRC, and its ability to prevent any force from dividing up this vast country. * source : Atlas des Collectivités du Zaïre (1976), ** source : Commission Electorale Indépendante, fichier 2005 (extrapolé) ; population congolaise. Kinshasa, CEPAS. Inventaire préliminaire. Ce découpage est effectif depuis 2015. Mais elle fut aussi le pivot du système mobutiste, d’où ses rapports ambigus avec l’actuel pouvoir d’État, comme avec les gens de l’Est (swahiliphones) censés être ses soutiens, et dont le poids relatif s’est ici accru. Ville et citadins au Zaïre méridional. Bruxelles, Duculot Afrique Editions. Une impression de « déjà vu » s’impose au niveau des symboles de l’État, qu’il s’agisse du nom et de l’hymne, hérités de la Première République (donc du lumumbisme), ou des armoiries, de la devise et même du drapeau, empruntés à la Seconde République (donc au mobutisme). 14Comme déjà celles de 1962, à qui elles ressemblent beaucoup, les nouvelles provincettes ont repris, pour l’essentiel, la trame des anciens districts [carte n° 4 ; tableau n° 1]. En 2006, Joseph Kabila Kabangé a promulgué la Constitution de la Troisième République qui met en place un État unitaire fortement décentralisé. Kinshasa, Presses Universitaires du Zaïre. 1Pour qui aborde le thème de l’État en Afrique, le cas de la République Démocratique du Congo1 ne peut guère être éludé, du fait de l’importance du pays, des déchirements qu’il a connus, de la reconstruction politique qu’il entreprend. Il y a longtemps que la cohabitation entre « fils du sol » et allogènes ne va plus de soi au Kivu, où les bonnes terres sont devenues rares. Les contempteurs des provincettes de 1962 avaient d’ailleurs bien décrit ces dangers, et prévu les dommages ultérieurs, qui n’ont pas manqué. Que tout à la fois le principe du découpage, son résultat sur le terrain, et son mode de fonctionnement politique, suscitent d’âpres critiques. 24Certes, en dépit de l’étendue considérable de la RDC, la disparité identitaire y semble loin des fractures qui affectent bien des pays africains. 2  On ignore le nombre précis des habitants de la RDC. Hors la frange septentrionale, on est ici dans le monde bantou, où sauf en quelques zones de fragmentation, les parlers forment de vastes continuums. du Congo. Elles ne pourront passer que par un profond réaménagement du territoire (Bruneau, 1991 ; Pourtier, 2008), et cette route-là sera longue et difficile. Ambassade de la RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO Ottawa - Canada. Il y a donc un président et des représentants librement élus aux niveaux national, provincial et local. En revanche le Kasaï-Central (avec Kananga) et le nouveau Kasaï (avec les diamants de Tshikapa) restent à dominante lulua : les groupes mineurs, tels les Luntu et les Kete, ou les Kuba (dont survit l’ancien royaume), n’ont ici rien obtenu. Mais dès 1962, le chaos de la guerre civile débouche sur leur remplacement de facto par 21 entités bien plus petites, et vite affublées du surnom de « provincettes » : autonomes toujours, elles ont surtout une connotation ouvertement ethnique, ce qu’illustre leur architecture d’ensemble plus ou moins inspirée des anciens districts, mais intégrant aussi – pour y faire pièce – les deux zones en sécession du Sud-Kasaï (d’Albert Kalonji) et du Sud-Katanga (de Moïse Tshombe) (C.R.I.S.P., 1963). 8En 1933, au prétexte de la crise mondiale, l’autonomie de gestion jusqu’alors assez large des provinces est sévèrement rognée, leur nombre passe à 6, et elles prennent le nom de leur chef-lieu : provinces de Léopoldville et Lusambo (par scission du Congo-Kasaï), de Coquilhatville (l’ex-Equateur), de Stanleyville et Costermansville (par scission de la Province Orientale), d’Elisabethville (l’ex-Katanga). Ce texte instaure un « État unitaire fortement décentralisé », avec 26 provinces autonomes ; et un système démocratique, avec un président et des représentants librement élus aux niveaux national, provincial et local, ce qui ne s’était plus vu ici depuis quarante ans. C’est finalement ce que consacre, à l’échelle nationale, la nouvelle Constitution, qui fait plus que doubler le nombre des provinces : la réforme doit prendre effet dans « les 36 mois suivant l’installation des institutions politiques », soit au plus tard le 3 février 2010. BAYART J.-F., 2006, L’État en Afrique. Au temps du Zaïre, l’Equateur dans son ensemble était perçu comme le fief de Mobutu, originaire du Haut-Ubangi (district d’ailleurs créé par lui, en 1977) ; et le lingala, ici véhiculaire, était pour tout le pays la langue du pouvoir. Sud-Kivu, Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba, Tanganyika, Présentation des provinces de la République démocratique du Congo, secteurs : de Kipuka,Kwenge, Nko, Luniungu,Kilunda, Mikwi, Kwilu­kimbata, Dwe, Niadi­-Nkara,Imbongo, secteurs : Bidungi,Kinzenga, Kitoy, Mokamo,Mosango, Pay Kongila,Sungu, Kibolo,Kinzenzengo, Masi-Manimba, secteurs : Kwango­-Kasai,Kwilu-Ntobere, Kidzweme,Manzasay, Wamba, secteurs : Banga, Belo, Bulwem, Kalanganda, Kanga, Kapia, Kipuku,Madimbi, Mateko, Idiofa, Sedjo, Yassa Lokwa, cité : Idiofa, Mangay, Dibaya Lubwe, Panu, secteurs : Gungu, Kandale, Kilamba, Kilembe, Kisunzu, Kobo Masala, Kondo,Lozo, Lukamba, Mudikalunga, Mungindu, Ngudi. Si l’Equateur et le Kivu gardent leur nom, le Katanga et la Province Orientale deviennent le Shaba et le Haut-Zaïre ; la province de Léopoldville fait place aux régions de Kinshasa, du Bas-Zaïre et du Bandundu ; celle du Kasaï donne naissance au Kasaï-Occidental et au Kasaï-Oriental. Bruxelles, Dossiers du Centre de Recherche et d’Info Socio-       Politiques. It would appear that this process of construction and deconstruction of territories has been going on far over a century. Le but est de rapprocher l’administration des administrés. 5Amorcée dans l’espace congolais dès l’aube de l’humanité, l’emprise humaine s’y est renforcée avec l’expansion des peuples bantous, il y a plus de deux mille ans. Il y a donc un président et des représentants librement élus aux niveaux national, provincial et local. Le vrai Kivu est plus à l’est : très hautes terres densément peuplées, liées par l’histoire aux royaumes« interlacustres » anciens, rwandais, burundais, ouest-ougandais (Chrétien, 2000). Quoi qu’il en soit, l’essentiel reste à faire : trouver, pour réussir une régionalisation utile, qui construise et non déconstruise, des formules viables, et surtout durables. Paris, CNED-SEDES, p. 83-107, BRUNEAU J.-C., SIMON T., 1991, « Zaïre, l’espace écartelé ». De l’héritage ancien à la République Démocratique. Paris, Fayard. Que les 26 nouvelles provinces, dont la trame, en fait, est ancienne, tirent leur configuration spatiale et humaine d’une logique clairement identitaire. L’affaire paraît donc loin d’être réglée. Paris, L’Harmattan. Du coup, le nouveau Kasaï-Oriental, cas aberrant, est cantonné à un réduit luba-Kasaï minuscule et surpeuplé : la ville de Mbuji-Mayi et ses diamants. Paris-Yaoundé, ACCT / CERDOTOLA. Veuillez consulter la liste de tous les départements du Cameroun, ainsi que la liste des régions, avec leur chef-lieu. 7Au début, l’Etat léopoldien répartit son domaine en districts assez flous (11 en 1888, 15 en 1895). 6Le tableau change au XIXème siècle, lorsque se resserre l’étau des ingérences venues d’outre-mer : le futur Congo se trouve partagé de facto entre deux mouvances, luso-africaine à l’ouest, orientée vers les Amériques, arabo-swahilie à l’est, tournée vers le Proche-Orient. D’ailleurs, ne nous y trompons pas : en dépit (ou à cause) de la guerre, les Congolais, et pas seulement ceux des villes, se perçoivent plus que jamais comme les citoyens d’un même pays. Une communauté plus ou moins large, qui (comme la nation) est affaire subjective. Bas-congo). Les contenus de L’Espace politique sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 France. Bâtie surtout en territoire teke, elle a mêlé de longue date en un vrai syncrétisme les divers peuples du pays – même si les « originaires » des régions limitrophes (les Kongo surtout, les Yaka, et d’autres) y restent sans doute majoritaires. Passée la courte sécession du Sud-Kasaï, le partage entériné en 1966 laissa aux Luba la haute main sur le Kasaï-Oriental ; ce peuple très actif, expansionniste, très citadin aussi, et réputé contestataire (Etienne Tshisekedi en fait partie), est resté présent dans le pays entier, spécialement au Katanga malgré deux exodes (en 1960-62 et 1992-95). Mais la mise en place et le bon fonctionnement de cette nouvelle structure étatique est loin d’être simple, entre autre parce que les ressources financières de certaines provinces sont très réduites. 22Le Kasaï ancien, plateaux drainés par la rivière Kasaï et ses affluents, était une région stratégique car traversée par un tronçon majeur de la « voie nationale », reliant par rail et voie fluviale le Haut-Katanga à Kinshasa. Le tout sur fond, dans certaines régions, d’insécurité permanente. BRUNEAU J.-C., 1990, Lubumbashi, capitale du cuivre. C’est cet espace en réorganisation qui va être, pour la première fois, unifié politiquement dans le cadre de l’État indépendant du Congo, en fait la propriété personnelle du roi des Belges Léopold II. Son peuplement, composite et diffus, inclut côté fleuve les Teke, présents au Congo-Brazzaville et même au Gabon ; mais ici leur district des Plateaux, de création récente, semble voué à disparaître. Cette identité kinoise (appuyée sur l’usage du lingala) fait que la capitale échappe assez largement au schéma ethnocentrique. Seuls les territoires (et les cités) sont omis. Donc des traits socioculturels, incluant coutumes, modes d’agir et de penser, évolutifs. Puzzle étonnant d’ethnies, presque toutes non bantoues et d’affinités ougandaises ou soudanaises, comme les Bale et les Alur, les Lugbara, les Ndo, les Bira, et bien d’autres. Depuis 1998, le Cameroun est constitué de 58 départements. Le redécoupage n’a donc pas été influencé par le poids démographique, encore moins par la fonctionnalité des espaces ou leur viabilité économique, fort disparates7En revanche l’architecture des anciens districts résultait déjà d’une logique identitaire, entérinée, consolidée, voire forgée en partie par le pouvoir colonial. Elle se renforce encore en 1988 avec la création de plusieurs sous-régions (ou villes), et surtout des régions du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema, pour remplacer le Kivu mais aussi à titre expérimental, dans l’optique d’un futur redécoupage de l’ensemble du pays. 4En tout état de cause, le redécoupage administratif instauré n’a rien d’une première, puisque la scissiparité territoriale fut un processus récurrent tout au long des 125 années d’existence politique du Congo. C’est d’ailleurs bien à ce niveau, plus qu’à celui des anciennes provinces, que s’affirme le glissement (observable dans maints Etats africains) de l’ethnicisme de base vers un patriotisme ethnorégional. Liège, Les Films de la Passerelle. Mais l’ethnie est d’abord sentiment d’appartenance, conforté par le regard des autres qui implique force clichés. 29La prégnance politique du fait identitaire en Afrique sud-saharienne est bien mise en lumière par l’exemple congolais. Carte n° 1 : 1947 – Provinces et districts du Congo Belge. On en plantera ici, sommairement, le décor (recadré dans celui des provinces plus grandes dont elles sont issues), afin de saisir quelle sorte d’équilibre se trouve conforté ou remis en cause, sur le terrain, entre les principaux peuples ou agrégats de peuples du vaste Congo4. 25sont presque tous chrétiens (d’obédiences diverses), et font un usage croissant du français et plus encore du lingala et du swahili. VANSINA J., 1966, Introduction à l’ethnographie du Congo, Kinshasa, Ed. Faut-il pour autant se résigner à voir ces ethnicités emboîtées finir par occulter l’État, dont les gens ont pourtant ici grand besoin, comme de souveraineté, de démocratie citoyenne, de droits de l’homme, de développement ? Mais depuis plus d’une décennie c’est la violence qui prévaut, attisée par des ingérences extérieures qui, les conflits de 2008 le montrent bien, ne semblent pas près de prendre fin. 16L’ex-Bas-Congo, par exception non subdivisé (compte tenu de sa forte identité), devient la province du Kongo-Central. Oxford University Press. Territorial Construction and Ethnicities, Les nouvelles provinces de la République Démocratique du Congo : construction territoriale et ethnicités, Rapports à l'espace et formes d'engagement : ancrage, attachement, territorialisation + Varia, Jouer avec les règles en situations autoritaires. 5  La situation actuelle du Kivu est la conséquence directe du génocide rwandais de 1994, qui jeta ici deux millions de réfugiés hutu (face à l’armée de Kigali, un grand nombre d’entre eux allaient trouver la mort, ou fuir à travers tout le pays). Isolé à l’ouest, le Maniema forestier est peu occupé par les Komo, les Bangubangu, ou les quelques Waswahili musulmans du fleuve. Sur ces questions les analyses sont multiples, et divergentes (Reyntjens, 1999 ; Chrétien, 2000 ; Prunier, 2008). Les pays de l’Uele, en revanche, connurent de forts royaumes assimilateurs (non bantous), qui n’y ont pourtant laissé qu’une occupation en pointillés : le Bas-Uele est ainsi le domaine des Zande,le Haut-Uele celui des Mangbetu. Dans le film, les principaux acteurs tiennent leur propre rôle : Georges Forrest et son « empire » industriel, les liquidateurs de la Gécamines, les Chinois ; et surtout le très actif gouverneur Moïse Katumbi, membre supposé du « clan katangais » du président Kabila (voire son hypothétique rival). Et quid des relations futures entre les provinces ? C.R.I.S.P.,1963, Congo 1962. Ces derniers englobent la multitude des chefferies, agglutinées pour les plus petites, retaillées quand elles semblent trop vastes, voire (assez souvent) assimilées telles quelles à des secteurs, mais toutes solidement amarrées à la nouvelle grille administrative. NGONDO S., SAINT MOULIN L. de, TAMBASHE B., 1992, Perspectives démographiques du Zaïre 1984-1999 & population d’âge électoral en 1993 et 1994. A l’évidence, l’ethnie est ici fort présente, et coriace. Pour éclairer la situation présente, on a choisi de questionner ce passé, avant de proposer – comme un des éléments du débat – une grille d’analyse fondée surl’architecture ethnorégionaledu pays3. Ce découpage est effectif depuis 2015. De ce fait, peut-être, le total indicatif de 55,29M de Congolais en 2005, donné par notre calcul, apparaît inférieur d’environ 2 M à la projection (au taux, estimé par l’ONU, de 3,1% par an) des données de 1984. Quant à la règle, naguère impérative, de l’affectation hors de chez eux des agents d’autorité, elle devient forcément caduque. Il y a dix ans, alors que la quasi-totalité de la Province Orientale était sous contrôle ougandais, c’est dans l’Ituri que les conflits ethniques ont été les plus violents : celui qui opposa Lendu et Hema (les deux composantes du peuple bale) a même pu être comparé, avec outrance sans doute, au drame rwandais. Récemment, il a cru retrouver sa prospérité avec l’envolée du « système mining », au prix du bradage au plus offrant de son patrimoine6. CHRÉTIEN J.-P., 2000, L’Afrique des Grands Lacs. Deux mille ans d’histoire. En 1947, on les rebaptise encore – provinces de Léopoldville, du Kasaï, de l’Equateur, Orientale, du Kivu et du Katanga – et le nombre des districts est porté à 25 : la trame ainsi formée peut être vue comme « définitive », car les réaménagements ultérieurs respecteront le maillage fondamental des districts (complété par de rares districts urbains), des territoires, et des secteurs ou chefferies (Saint Moulin, 1992). Toutefois les limites provinciales proposées doivent être entérinées par une loi organique qui reste à venir, et il est précisé que de nouvelles entités territoriales peuvent être créées, par démembrement ou regroupement. Le retour, depuis lors, à une paix relative, et à un croît démographique plus normal, plaide en faveur du chiffre de 64M d’habitants pour 2009. L’immense pays désarticulé avait-il un autre choix ? n° 227 (228-3), p. 23-52. Il reprend vigueur au contraire et se revendique même, d’autant que se délitent inexorablement l’économie et les niveaux de vie, les liaisons internes vitales du pays, et une administration territoriale dissoute dans le parti-État et réduite de ce fait à une hiérarchie de compétences en trompe-l’œil (Bruneau, 1990). Car celui-ci est bien réel, on l’a dit, du fait d’un maillage circulatoire devenu incohérent, d’une crise des villes qui pousse à l’exurbanisation, du repli des milieux ruraux sur des micro-territoires voués à l’économie de subsistance. Le but est de rapprocher l’administration des administrés. SAINT MOULIN L. de, collab. Zaïre-Afrique, n° 261, p. 29-54. Au sud, le Kwango n’est que maigrement occupé par les Yaka (héritiers d’un ancien royaume), les Pelende et les Suku. Pas vraiment, car nombreuses sont à nouveau les critiques, dans le public éclairé (ou non). SAINT MOULIN L. de, 1992, « Histoire de l’organisation administrative du Zaïre ». Jean-Claude Bruneau, « Les nouvelles provinces de la République Démocratique du Congo : construction territoriale et ethnicités », L’Espace Politique [En ligne], 7 | 2009-1, mis en ligne le 30 juin 2009, consulté le 28 septembre 2020. 17L’ex-Bandundu, vastes plateaux de l’arrière-pays oriental de Kinshasa, est scindé en trois provinces. Présente ici dès avant la colonisation, qui l’a renforcée par ses recrutements, la minorité de souche munyarawanda s’est consolidée sous le mobutisme. Pour multiethniques qu’ils soient, Kwango et Kwilu, unis par l’usage véhiculaire du kikongo, ont une identité bien marquée, presque commune : le temps des guerres civiles, qui ensanglantèrent la région après l’indépendance, paraît oublié. Kinshasa, Site Officiel du Président de la République [En ligne] http://www.presidentrdc.cd/. 19L’ex-Province Orientale, qui assemblait – dans un isolement devenu abyssal – de vastes portions de la cuvette, des plateaux du nord et des hautes terres orientales, donne quatre provinces aux identités contrastées. Deux restent très rurales : à l’est, le Tanganika, terre des Hemba et des Tumbwe ; au centre-nord, le Haut-Lomami, pays des Luba-Katanga, le peuple majeur de la région, fondateur d’anciens royaumes. L’organisation du pouvoir est presque la copie conforme de celle de 1960 : le choix n’est clair ni entre régime présidentiel et régime d’Assemblée, ni entre État centralisé et fédéralisme – double ambiguïté qui fit déjà imploser le pays en quelques mois, après l’indépendance. Comme partout en Afrique sud-saharienne, les mentalités ont changé très vite, et c’est une civilisation nouvelle qui s‘élabore. Or ce grand Kasaï fut, dès 1959-60, la première province à se briser : divorce entre ses deux peuples majeurs, les Luba-Kasaï différenciés dans la modernité coloniale, et les Lulua, de même langue tshiluba pourtant. Ces départements constituent les 10 régions du Cameroun. Géographie politique et géopolitique : état des lieux, Géographie politique et géopolitique brésilienne au XXI siècle + Varia, Géographie politique des temps urbains + extension du numéro 29, Informalité, pouvoir et envers des espaces urbains, Géographies politiques du tourisme + Varia, Frontières et circulations au Moyen-Orient (Machrek/Turquie) + Varia, Lampedusa, îles méditerranéennes, frontières et migrations + Varia, Géographie et sociologie électorales : duel ou duo ? Provinces, territoires, districts, régions, sous-régions, autant d’appellations qui témoignent de l’extraordinaire patchwork identitaire du pays. Et surtout que si la conscience nationale est bien réelle, très forte est la prégnance des ethnicités : c’est donc ces dernières qu’il faudrait apprivoiser, pour reconstruire solidement l’unité du Congo. 9A l’échelle régionale, le morcellement va reprendre après l’indépendance. Dans chaque province, les députés sont élus pour cinq ans en tenant compte de la « représentativité provinciale » (celle des ethnies ? Lectures croisées depuis le Cameroun et l'Ethiopie + Varia, Crises et mutations contemporaines : approches géopolitiques et géoéconomiques + Varia, Frontières de guerre, frontières de paix : nouvelles explorations des espaces et temporalités des conflits + Varia, Dix ans de l’Espace politique. 28Le problème est que les compétences de l’État et celle des provinces, énumérées dans de longues listes d’un juridisme plutôt bâclé, se chevauchent plus qu’elles ne se complètent. La plus petite province est le Kasaï-Oriental et la plus vaste est Tshopo. Paris, L’Harmattan. Cela en fonction des réalités politiques, géographiques et surtout ethniques. Quant au territoire ethnique, plus ou moins mythifié, ses limites sont souvent floues, gradients plutôt que césures ; plusieurs groupes peuvent s’y chevaucher.

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